LA THÉORIE DU BIG BANG
Un petit grain de poussière tournoyait dans l’univers.
Comme tant d’autres aussi.
Chacun cherchant désespérément
Celui avec lequel il ferait en fusionnant
Sa planète à lui.
Avec sa lune et ses étoiles,
Son ciel bleu et ses nuages,
Son soleil et sa pluie,
Ses terres et ses mers,
Ses vallées et ses montagnes,
Ses rivières et ses prairies,
Tout ce qui faisait la beauté de la vie,
Et son mystère aussi.
Mais les grains de poussière étaient si petits,
Et l’univers si grand,
Qu’ils mettaient trop de temps à se rencontrer;
Ce qui faisait que même de minuscules grains de poussière,
Pouvaient s’user et disparaître sans avoir eu le temps de vivre et de s’aimer.
Ce n’est pas parce qu’on est un petit grain de poussière perdu dans l’univers,
Que l’on n’est pas fait pour vivre ni pour aimer.
On passe sa vie à chercher des grains de poussière,
A l’autre bout de l’univers,
Alors qu’on voudrait vivre pour aimer;
Alors qu’on devrait vivre pour aimer.
On perd sa vie sans son grain de poussière,
Celui qui vous manquait:
Celui qu’il vous fallait,
Alors on continue,
De tournoyer dans l’univers sans but,
En regardant tristement
Les planètes des autres
Et en rêvant désespérément
A une lune et à des étoiles,
Un ciel bleu et de la pluie,
Des terres et des mers,
Des vallées et des montagnes,
Des rivières et des prairies,
Et tout ce qu’on aurait pu faire,
Avec son petit grain de poussière,
Et la planète qui aurait pu être à soi,
Et qui n’existe pas.
Si seulement on avait su passer sa vie à fusionner
Au lieu de chercher
Alors on meurt sans avoir compris la théorie du big bang,
Parce que le petit grain de poussière qui aurait pu être à soi
Lui aussi disparait.
Marjorie